Entretien avec Sœur Christine Truong, fondatrice de Good Shepherd Services Atlanta

Entretien avec Sœur Christine Truong, fondatrice de Good Shepherd Services Atlanta

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An interview by Monique Tarabeh with Sr. Christine Truong, founder of Good Shepherd Services Atlanta – a non-profit organization devoted to providing outreach services to migrants and refugees with a special focus on those in need from diverse ethnic backgrounds, including those of Burmese, Chinese, Cambodian, Laotian, Thai, and Vietnamese origin.

 

Monique Tarabeh, RGS: Sœur Christine, votre histoire est celle du courage et de la foi. Pouvez-vous nous raconter vos débuts ? Comment s'est passée votre arrivée aux États-Unis et comment a débuté ce ministère incroyable ?

Sœur Christine Truong: Je suis arrivée en 1990 après douze ans de mission à Hong Kong et Macao. J'ai été envoyée dans la province de Washington, à Silver Spring, dans le Maryland. Tout m'était inconnu. J'ai dû apprendre les choses les plus élémentaires, comme la conduite. J'ai échoué trois fois à l'examen. C'était frustrant, mais cela m'a aussi aidée à comprendre ce que vivent les nouveaux immigrants. Je n'avais qu'une seule difficulté, alors qu'eux sont confrontés à des dizaines d'obstacles simultanés. À cette époque, je travaillais comme thérapeute au YMCA de Silver Spring et j'ai pu constater de visu comment les familles tentaient de s'adapter et de survivre.

Au bout d'un an, j'ai été envoyée en mission à Atlanta pour rejoindre Sœur Mary Pauline Bilbrough. On a demandé si quelqu'un voulait y aller, mais personne ne s'est manifesté, alors j'ai accepté. Nous avons loué une petite maison et je passais mes journées à cuisiner, faire le ménage et explorer la ville. Mais au fond de moi, je sentais que Dieu me demandait d'en faire plus. J'ai donc commencé à arpenter les quartiers, à visiter les écoles et à parler aux gens pour voir où se trouvaient les besoins les plus importants.

Monique: Je vous imagine presque entrer dans ces quartiers, les yeux et le cœur ouverts. Qu'avez-vous vu qui vous a fait réaliser qu'il fallait agir ?

Conseil

Sœur Christine: J'ai commencé à faire du bénévolat dans une école où des enfants africains étaient placés en famille d'accueil. Leurs parents n'étaient pas encore là. Ces enfants avaient besoin de quelqu'un pour les écouter, les aider à faire leurs devoirs, s'assurer qu'ils avaient de quoi manger. Puis j'ai trouvé un grand groupe de familles vietnamiennes dans une résidence. Au début, il n'y avait que quelques familles, mais j'ai vite réalisé qu'il y en avait plus de soixante. Leurs enfants rentraient de l'école sans avoir où aller. Les parents les enfermaient dehors pour qu’ils n’abîment pas leurs maigres affaires. Du coup, les enfants erraient.

Un jour, j'ai décidé de m'asseoir dehors, sous un arbre, au milieu de la résidence. Je n'avais ni bureau, ni table, rien. J'ai apporté mon mélodica et j'ai commencé à jouer des chansons de mon enfance. Les enfants sont venus s'asseoir avec moi. Je leur ai appris des jeux et de la musique. Cet arbre est devenu notre première salle de classe. C'était si simple, mais c'était vivant.

Monique: Cette image est si puissante, des enfants réunis sous un arbre, chantant avec vous. Y a-t-il eu un moment particulier où vous avez su que c'était le début de quelque chose de plus ?

Sœur Christine: Oui. Un après-midi, un homme est passé en voiture, a entendu les enfants chanter et s’est arrêté. Il s’est approché de moi et m’a demandé : « Ma sœur, que faites-vous ici ?» Je lui ai répondu : « Je ne sais pas vraiment. Je veux juste que les enfants soient en sécurité et heureux.» Il m’a demandé ce dont j’avais besoin et je lui ai dit que les enfants avaient faim. À partir de ce jour, tous les lundis pendant six semaines, il a laissé des caisses de fruits – bananes, pommes, oranges – avant mon arrivée. Je ne l’ai plus jamais revu. Je ne connais pas son nom, mais je le considère toujours comme un ange qui nous a aidés à faire nos premiers pas.

Monique: That’s beautiful. It seems that what began under a tree grew into something much larger. How did it evolve into what we know today as Good Shepherd Services Atlanta?

Sœur Christine: : Après cela, j’ai continué à rendre visite aux familles tous les jours. Je voyageais avec une simple carte, je frappais aux portes, j’écoutais les histoires des gens. En deux ans, j’ai visité plus de 1 000 foyers. Au fil du temps, toutes les églises de nombreuses confessions ont commencé à nous soutenir. J'ai également été bénévole auprès de Sauvez les Enfants, World Relief, Missions Luthériennes et du Comité international de secours. J'ai constaté que la plupart des organismes n'aidaient les réfugiés que pendant six mois, après quoi les familles étaient livrées à elles-mêmes. Nombre des Vietnamiens que j'ai rencontrés étaient des Amérasiens peu instruits et ne maîtrisant pas l'anglais. Personne ne les contactait.

Cours sur le rôle parental

En 1993, notre petit groupe d'enfants sous l'arbre comptait plus de 50 personnes. Nous avions besoin d'un véritable espace. J'ai trouvé une petite maison, qui est devenue notre Centre. J'ai moi-même rempli les formalités administratives pour enregistrer GSS comme association à but non lucratif. Je ne savais pas grand-chose, mais j'ai appris en cours de route. C'est dans cette maison que nous œuvrons encore aujourd'hui.

Monique: Comment votre action s'est-elle développée au fil du temps ? Qu'est-ce qui a changé avec votre croissance ?

Cours d'arts plastiques au camp d'été

Sœur Christine: Nous avons commencé par du soutien scolaire et des activités périscolaires, mais les besoins étaient infinis. Nous avons ajouté la recherche d'emploi, l'immigration, la traduction, les colonies de vacances et les services sociaux. En 1996, nous avons commencé à recevoir des financements fédéraux. Mais lorsque le financement a été réduit en 2001, j'ai dû tout réinventer. J'ai obtenu une certification pour enseigner la conduite accompagnée et j'ai lancé des programmes de lutte contre la toxicomanie, violences conjugales et gestion de la colère. À notre apogée, nous comptions douze employés et trois Centres répartis dans différents comtés. Aujourd'hui, nous avons six employés et un Centre principal, mais nous accueillons toujours 4 000 à 5 000 personnes chaque année.

Monique: C'est remarquable, Sœur Christine. Quelles valeurs maintiennent votre mission vivante aujourd'hui, après toutes ces années ?

Sœur Christine: La bienveillance. La présence. Nous servons des personnes de tous horizons. Notre personnel est catholique, bouddhiste, baptiste et juif. Je leur dis : les gens ne se soucient pas : qui nous sommes ? à quel titre ? Ils se soucient de la façon dont nous les traitons. Nous ne résolvons peut-être pas toujours leurs problèmes, mais nous pouvons leur apporter quelque chose : un sourire, un moment de paix, le sentiment d'être vus et respectés. C'est ainsi que nous montrons le cœur du Bon Pasteur.

Cadeaux pour les personnes âgées après la fête de Noël

Monique: Avez-vous une anecdote qui vous fait toujours sourire en repensant à ces premières années ?

Sœur Christine: Je me souviens toujours de mon premier Thanksgiving ici. Une paroisse locale nous a donné trois dindes congelées et tous les accompagnements. J'ai cuisiné une dinde pour moi et Sœur Pauline, mais j'ai apporté les deux autres aux familles vietnamiennes. Elles Il m'a regardée et a ri. « Ma sœur, que fait-on de ce gros oiseau ? » Ils n'avaient jamais vu ça. Le jour de Thanksgiving, nous nous sommes tous rassemblés. Ils ont étendu des journaux par terre et chaque famille a apporté son plat. L'un a préparé un curry de dinde. Un autre l'a fait cuire au barbecue. Nous nous sommes assis à même le sol, avons mangé ensemble et avons ri. Ce n'était pas un Thanksgiving traditionnel, mais c'était parfait.

Monique: J'aime cette image, Thanksgiving devenant un mélange de cultures et de joie. En regardant vers l'avenir, pour quoi aimeriez-vous que les gens prient ?

Sœur Christine: Priez pour que nous continuions à aimer les gens tels qu'ils sont, et non comme nous voudrions qu'ils soient. Priez pour que nous restions assez humbles et forts pour être des instruments de paix. Et priez pour tous les immigrants et réfugiés, afin qu'ils trouvent espoir et soutien dans ce pays. C'est ce que je demande.

Monique: Sœur Christine, l'histoire des Services du Bon Pasteur à Atlanta est profondément inspirante. Merci de avoir permis de la parcourir avec vous aujourd'hui.

Pour en savoir plus ou soutenir ce ministère, rendez-vous sur : https://www.goodshepherdatl.org

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