Pricilla Vivar est actuellement stagiaire aux Nations Unies à New York auprès de Bon Pasteur International Justice et Paix. Elle a obtenu une licence d'anglais avec un diplôme en sciences politiques à l'Université Stoney Brook, qu'elle a fréquentée en tant qu'étudiante latino-américaine, fière de sa première génération. Elle partage ici un aperçu de son parcours au sein de BPIJP.
Fervente défenseure de la justice, mon rêve de devenir avocate ne se limite pas à exercer le droit, mais vise également à être la voix de celles et ceux qui ont été réduits au silence.
Lors de mon stage aux Nations Unies auprès du BPIJP, j'ai été immergée dans le plaidoyer mondial. L'une de mes expériences les plus transformatrices a été ma participation à la 69ème Session de la Commission de la Condition de la Femme (CSW69). J'avais toujours cru que l'égalité des sexes progressait sans cesse, mais la CSW69 m'a exposée aux dures réalités qui persistent partout dans le monde.
Au cours de cette session, j'ai échangé avec des dirigeants mondiaux, des militants et des organisations de la société civile (OSC), qui œuvrent tous sans relâche pour l'égalité des sexesPourtant, j'ai été frappée par le chemin qui reste à parcourir. Entendre des témoignages directs d'exclusion politique, de disparités économiques et de violences sexistes dans des pays comme le Mexique, l'Ouganda et l'Allemagne a été à la fois révélateur et décourageant. J'ai réalisé que pour des millions de filles et de femmes, les droits fondamentaux restent inaccessibles et que des obstacles menacent les progrès que nous avons obtenus au prix de tant d'efforts.
L'un des enseignements les plus marquants que j'ai tirés de la CSW69 a été le rôle crucial des OSC. Ces organisations sont plus que de simples porte-parole : elles sont le pilier du changement. J'ai pu constater comment elles amplifient la voix de celles et ceux qui sont trop souvent ignorés, et militent pour des politiques qui protègent et autonomisent les filles et les femmesLeur travail est essentiel, mais elles ont du mal à obtenir l'espace politique et la reconnaissance qu'elles méritent. Les gouvernements ne peuvent à eux seuls impulser un changement significatif ; ce sont les efforts incessants de la société civile qui maintiennent les droits humains au cœur des discussions dans le monde.
Tout au long de mon stage, j'ai été témoin de plaidoyers concrets: comment les témoignages, les rapports et les mouvements populaires influencent les politiques internationales. J'ai côtoyé des personnes passionnées qui consacrent leur vie à la justice, apprenant à rédiger des déclarations, à dialoguer avec les décideurs politiques et à mobiliser les communautés. J'ai compris, plus que jamais, que le plaidoyer ne se résume pas à prendre la parole, mais qu'il faut persévérance, stratégie et veiller à ce qu'aucune injustice ne passe inaperçue.
Ce stage a été plus qu'une expérience d'apprentissage ; c'était un appel à l'actionJe refuse d'accepter un monde où la dignité est négociable, l'égalité facultative et la liberté des filles et des femmes simplement aspirationnelle. L'appel des OSC à la CSW69 était que nous avons besoin de politiques plus fortes, d'une plus grande responsabilisation et de davantage d'espaces pour que la société civile puisse mener la charge.
Je poursuis ma formation vers la profession d'avocat, et je garde en moi les précieux enseignements de mon expérience au sein de Bon Pasteur International Justice et Paix. Je m'engage à utiliser ma voix et ma future carrière juridique pour défendre les personnes marginalisées, pour faire pression pour la justice partout où j'interviens et pour faire en sorte que l'égalité des sexes ne soit pas seulement un débat, mais une réalité. Il est temps d'agir. Nous devons faire entendre la voix des militants, accroître l'influence des organisations de la société civile et lutter pour un monde où chaque fille et chaque femme puisse vivre sans peur, sans obstacles et avec des possibilités illimitées.
