Par Sœur Maria Luciene Neide, Brésil (Province du Sud-Est de l’Amérique latine)
Depuis l’arrivée de la Congrégation à Juazeiro de Bahia en 2018, nous avons développé plusieurs projets dans la région, notamment un projet d’autonomisation financière des femmes rurales : Mujer Levántate y Camina ! (« Femme, lève-toi et marche ») qui a été créé il y a trois ans.
Juazeiro de Bahia est une ville du district rural de Massaroca, au Brésil. Cette région a un climat semi-aride, et l’un des plus grands défis auxquels sont confrontés les habitants est de préserver et de récupérer la «Caatinga» (une forêt d’épines ou de maquis tropical semi-aride) en captant l’eau de pluie. Cela, et la lutte pour conserver et défendre la terre et leurs coutumes traditionnelles locales, qui sont essentielles à la façon dont ils cohabitent avec cette terre semi-aride.
La plupart des familles élèvent des chèvres, des moutons ou des poulets ou cultivent des légumes, pour elles-mêmes ou pour les vendre – d’autres survivent grâce au travail qu’elles trouvent.
Avec le soutien de la Good Shepherd International Foundation Latin America, nous offrons un soutien direct à 18 femmes de communautés rurales pour développer de nouvelles compétences, augmenter la production alimentaire, générer des revenus, renforcer les organisations communautaires et améliorer la qualité de vie pour elles et leurs familles.
Notre projet comprend des ateliers de formation sur les droits de l’homme, l’estime de soi, le leadership, la protection de l’environnement et le développement des compétences professionnelles, ainsi que des compétences pour vendre leurs produits.
Les femmes qui participent au projet sont mères, leaders communautaires ou impliquées dans la gestion d’associations et de coopératives communautaires. Ces femmes sont essentielles à l’économie locale – dans leurs luttes, elles assument des rôles stratégiques pour soutenir la vie rurale.
Au fur et à mesure que cette mission s’est développée, il a été remarquable de constater à quel point l’autonomisation des femmes est un domaine d’intervention essentiel de notre mission, non seulement d’un point de vue économique et commercial, mais aussi pour l’attention accordée aux aspects de développement individuel, familial et communautaire.
L’une des participantes, Ana Lucia, a expliqué que «dans le passé, l’Église, ce n’était que le prêtre, mais maintenant que les sœurs sont là, nous voyons que c’est bien plus que cela : c’est une Église qui marche aux côtés des femmes et les aide à progresser».
Notre objectif est d’aider ces femmes à devenir plus autonomes pour leur permettre d’éviter ou d’échapper à divers types de violence ou de quitter leur ville natale à la recherche d’un travail où elles pourraient être victimes de la traite des êtres humains ou d’autres préjudices.
Nous travaillons en étroite collaboration avec les femmes dans une approche basée sur les droits et avec des projets qui adoptent clairement une approche d’écologie intégrale.. Dans la vidéo, les participantes prient tout en chantant à propos des matières premières qui seront utilisées pour construire un système de filtration de l'eau.
Les femmes impliquées dans le projet racontent qu’elles se sentent désormais capables de prendre des décisions et d’améliorer leur vie personnelle, familiale et communautaire.
Certaines femmes ont développé de petites entreprises, notamment l’élevage de poules pour vendre les œufs, le jardinage pour cultiver des légumes pour leur consommation et pour la vente, et l’élevage de moutons et de chèvres à petite échelle.
Dans leur lutte pour survivre, ces femmes accordent une grande importance à l’adoption de pratiques de gestion environnementale durable basées sur les principes agroécologiques, à la génération de revenus, à l’inclusion productive, au renforcement des organisations locales, au renforcement du leadership et à l’autonomisation de toutes les femmes.
La façon dont ces femmes continuent de répondre aux situations difficiles encourage d’autres femmes et renforce le potentiel des agricultrices.
Ensemble, nous avons pu mettre en évidence le rôle de premier plan que les femmes peuvent jouer dans cette région, et nous restons engagées dans notre lutte pour garantir la survie des familles et des communautés de cette terre.